Durant les nombreux accompagnements auprès des hommes, ils sont nombreux à m’avoir confié la place de la pornographie dans leur vie intime.
Il y a un grand tabou autour de la consommation de porno. Nombreux sont les hommes qui ont honte d’eux-même lorsqu’il s’agit d’en parler, tout ça est pratiqué loin des yeux de la partenaire, si partenaire il y a.
C’est ok de consommer des porno.
Je voudrais te dire que plus tu vas te juger dans ta consommation, plus tu vas créer une certaine forme de blocage.
*Lorsque l’éjaculation peut avoir lieu uniquement en visionnant ces supports, à mes yeux il s’agit d’une manière de garder le contrôle de son plaisir, certes, mais cela va beaucoup plus loin que cela. Je remarque qu’il s’agit souvent de personnes exigeantes envers elle-même, qui ont grandi dans une certaine dureté et qui reproduisent ce schéma.
Lâcher prise est un pas énorme pour ces hommes qui cachent une immense peur de se montrer vulnérable et d’être en lien avec les émotions.
*Lorsque cette pratique devient une addiction, c’est-à-dire que cela développe un attachement nocif, devenu le seul exutoire des paquets d’émotions trop difficile à gérer.
Mon invitation est de pratiquer en conscience.
Par exemple te questionner sur ce que tu vas chercher là-dedans.
Un réconfort que tu ne peux pas trouver ailleurs?
Un support visuel pour ton plaisir qui te fait vibrer?
Est ce que cela te comble vraiment dans un court terme? Long terme?
Cela te permet de mieux supporter les nombreuses fois où tu te prends un “non” de la part de ta partenaire?
Est-ce une manière de te décharger émotionnellement? Si oui, quelles émotions est si dérangeante à ressentir?
La consommation de porno est-elle ton unique manière de nourrir ton plaisir?
Honores-tu ton plaisir dans cette pratique?
Toutes ces questions afin d’investiguer comment tu te positionnes par rapport à cela.
Cette industrie est gigantesque car elle répond à un besoin crucial, à un manque criant. Mon observation est la suivante, l’homme se retrouvant bien souvent seul face à son feu ardent qu’il ne sait quoi en faire.
La consommation de porn est accessible, facile, libératrice et réduit les frustrations sexuelles à court terme.
Ma vision est nuancée à ce sujet. Tout dépend du contenu, de la façon dont la femme est traitée dans cette industrie. Si un homme regarde continuellement un support visuel où la femme est prise pour un objet, il aura difficile une fois dans l’acte partagé à honorer le corps de sa partenaire. A faire la différence entre la réalité et la fiction. A être pleinement présent durant l’acte avec la partenaire, et non évadé dans de multiples fantasmes qui tournent dans sa tête.
Je n’ai pas étudié le marché pronographique, je suis loin d’être une spécialiste dans ce domaine spécifique.
Je sais qu’il existe quelques films (peu de film) magnifiquement tournés, dans des décors majestueux qui titillent l’inspiration, d’autres qui sont une atteinte à la dignité des corps.
Dans la philosophie tantrique, l’invitation est de tisser avec le présent en conscience.
A l’écoute de ses besoins et du plaisir.
Et oui, l’approche tantrique propose une approche qui permet d’ouvrir de nouveaux horizons, de cultiver une qualité de toucher aimant et ainsi sortir de la consommation abusive ou de l’addiction.
